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Revenir sur "Diagnostics"

Mieux personnaliser le diagnostic 

 

 

Le développement de l’intelligence artificielle va provoquer un tournant dans l’aide au diagnostic dans les hôpitaux. Un point d’honneur va être mis sur la médecine personnalisée. Mais surtout l’arrivée de l’intelligence va permettre aux médecins de travailler plus vite et de dégager du temps pour la prise en charge des patients.

Vous en avez probablement entendu parler. La médecine personnalisée est un terme de plus en plus utilisé et développé. D'ici les années à venir vous n’y couperez pas. Mais avant de rentrer dans les détails, attelons-nous à définir le concept de médecine personnalisée. Selon les institutions européennes et nord-américaines, la médecine personnalisée réside dans la capacité donnée par les outils de la génomique à choisir un traitement pour un malade donné en fonction de ses caractéristiques individuelles. « Comme toujours, en médecine nous avons commencé avec des choses très larges et désormais on voit une réelle nécessité à faire de la médecine personnalisée. Il s’agit de centrer les diagnostics, les traitements, la prise en charge globale du patient pour un patient et non pour une population de patients », souligne Loïc Boussel, professeur aux Hospices Civils de Lyon, spécialiste de l’imagerie médicale.


L’IA, une aide évidente au diagnostic

 

Dans le domaine de la radiologie, un besoin évident d’intelligence artificielle ressort. « Au vu du volume des données, nous avons besoin d’évoluer vers une médecine quantitative, qui arrive à mesurer les quantités. Pour vous donner un exemple, avant on disait qu’une lésion tumorale avait grossi ou diminué. Puis, des critères plus précis sont arrivés pour mesurer ces lésions : on peut désormais parler de progression, de stabilité ou d’aggravation de la maladie. C’est la même chose pour l’imagerie du cœur. On ne peut pas dire que le cœur est gros ou petit, il faut des mesures pour dire que ce cœur fait tant de volume, ... Toutes ces mesures, ces quantités sont extrêmement longues à mesurer. », explique Loïc Boussel.

 

Mais la mesure du volume de données n’est pas le seul enjeu de l’IA aujourd’hui dans l’hôpital. Les gens qui sont amenés à se rendre à l’hôpital passent bon nombre d’examens. Et comment être sûr que deux examens ne sont pas redondants ? « L’IA a un énorme rôle à jouer dans tout ce qui est aide à la prescription. La question qu’elle doit se poser est : « Quel est le meilleur examen à prescrire pour un patient donné ? » C’est à dire des examens non pas pour chercher une maladie mais pour chercher cette maladie dans ce patient. », assure Loïc Boussel.

 

Un gain de temps

 

Le gain de temps engendré par l’utilisation de l’IA pourrait être énorme à la fois pour le médecin mais aussi pour le patient. L’IA est capable de faire un pré-tri des images et par conséquent accélère le diagnostic. Le temps dégagé par l’IA au niveau des mesures de volume et du pré-tri pourrait avoir un bienfait non négligeable. « Grâce à ce temps dégagé, on va l’utiliser à faire encore plus d’examens. Et surtout, ce qui est très important, passer plus de temps pour voir les patients, discuter avec eux, participer aux réunions de concertation multidisciplinaires (réunions qui regroupent chirurgiens, médecins, radiologues sur le cas précis d’un patient et qui aboutit à la meilleure solution à lui proposer pour soigner son problème médical) », appuie Loïc Boussel.


 

Et l’éthique dans tout ça ?

 

La question de l’éthique est importante mais il n’y a pas une réponse à « l'éthique générale en IA ». Il y a plutôt une réponse à « qu’est-ce que je veux faire ? », « A quelle question je veux répondre », « qu’est-ce que ça va impliquer chez le patient ? » Il faut savoir que chaque cas est une question », précise Loïc Boussel. Le spécialiste de l’imagerie médicale prend l’exemple des essais cliniques : « C’est un peu la même façon dont on procède. Le laboratoire sort un nouveau médicament pour soigner un patient. C’est clair qu’on n’a pas de réponse sur « est-il éthiquement intéressant de vérifier si les thérapeutiques sont utiles chez les patients de telle ou telle pathologie ? » C’est la même chose avec l’IA. Il y a des choses qui vont être « non-éthique » et au contraire d’autres choses qui vont poser moins de problèmes vis à vis de l’éthique.

Barre verte

Loïc Boussel

Professeur aux Hospices Civils de Lyon

Spécialiste de l'imagerie médicale

 

Photo Loïc Boussel

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