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Ils ont déjà vécu un grand bouleversement avec l’arrivée du numérique il y a quelques années : les médecins ne peuvent aujourd’hui ignorer la place qu’a et aura l’IA dans leurs pratiques. Comment voient-ils cette nouvelle technologie ? Quels seront les impacts sur leurs métiers ? Nous sommes allés à la rencontre de professionnels de santé mais aussi d’entreprises pour tenter de trouver des réponses.
« JE RESTE RESERVEE, CAR l'IA NE POURRA PAS REMPLACER L'HUMAIN. LA SANTE, C'EST UN DOMAINE PLUS SUBTIL QUE DE SIMPLES MATHEMATIQUES. »
Anne-Cécile Breillet, infirmière libérale à domicile à Tours
« J’AI VECU LE GRAND BOUM DE LA NUMERISATION EN MEDECINE, C'EST UN GRAND BOULEVERSEMENT. MEME LES GENERALISTES SONT TOUCHES. POUR MOI, CES NOUVEAUX OUTILS NE SONT PAS UN MOINS, MAIS UN PLUS. »
Christian Le Corre, médecin généraliste en Dordogne
“ON NE PEUT PAS ETRE CONTRE LE PROGRES, PARCE QUE C'EST UN PLUS POUR LE PATIENT. CE SERAIT DOMMAGE DE NE PAS S'EN SERVIR ALORS QUE CA EXISTE. MAIS J'AI PEUR QU'A LA LONGUE CA SUPPRIME CERTAINS POSTES.”
Infirmière au CHRU Bretonneau (Tours)
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Claude de Loupy
Fondateur de SYLLABS,
start-up spécialisée dans l'IA
Pour Hervé Debar, la réponse est non : « C’est déjà tendu aujourd’hui, je ne vois pas comment on pourrait encore réduire ». Pour lui, il y aura toujours besoin d’opérateurs, d’infirmières, de médecins. Que ce soit pour mettre les patients dans les systèmes d’imagerie ou pour comprendre les données, ce sont autant de tâches qui ne pourront pas être remplacées par un système informatique. « A la fin, on aura toujours un humain qui prendra les décisions. »
Hervé Debar
Chercheur en cybersécurité
Télécom Sud-Paris
Jean-Charles Vernhet
Chirurgien cardiaque libéral
Membre du Collège des Experts
« L’IA peut améliorer la performance médicale mais non, cela ne sera pas moins cher. Elle coûte tellement cher que le budget de l'hôpital public ne pourra pas se l'offrir, surtout qu’il est déjà catastrophiquement effondré. En revanche, des structures privées, je parle de gros laboratoires, d'industries pharmaceutiques, vont offrir du matériel d'IA à des hôpitaux publics. Ce qui sera une manière pour eux de mettre la main dessus. Pour moi l'IA c’est un cheval de Troie. »
« Il faut bien distinguer les médecins, qui ont plutôt un travail intellectuel (examens, prescriptions), et les infirmières ou les chirurgiens qui font des gestes. Les métiers purement intellectuels sont les plus menacés par l'IA car elle va finir par se substituer à beaucoup de raisonnements. Mais ce qui est certain c'est que l'IA aujourd'hui, et pour très longtemps, elle ne pourra pas se substituer à des gestes manuels. Les "pseudos" robots chirurgicaux ne sont pas des robots, ce sont des télécommandes : il n'existe pas de machines qui travaillent à votre place. Ce sont donc les métiers d’infirmières, de chirurgiens, … qui vont être les plus préservés. »