RETOUR EN HAUT DE PAGE
0
Certaines entreprises françaises proposent déjà des outils utilisant l'intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Présentation de deux d'entre elles au Forum "Osez l"Économie de demain" au centre des congrès de Metz.
Gagner du temps avec l'IA
« On a beaucoup travaillé sur les diagnostics, en France en particulier, sur un domaine qui est important : l'oncologie. Nous avons travaillé avec l'hopital de la Pitié Salpêtrière ou encore le CHU de Nice sur la corrélation entre des phénotypes et des biomarqeurs qui permettent de détecter des cancers, sans avoir besoin de faire une biopsie. La biopsie est quand même un acte médical intrusif et invasif. Là, on voit tout de suite à quel point la technologie nous fait passer à un diagnostic de 30 secondes alors qu'on mettait 3 jours avant pour le même résultat. »
Racha Abu El Ata
Directrice du pôle santé
Microsoft France
« ON A DES COMPÉTENCES TECHNIQUES, MAIS ON NE MAIÎTRISE PAS TOUT. ON A FAIT UN PARTENARIAT AVEC MICROSOFT, QUI VA NOUS PERMETTRE D'ALLER PLUS LOIN DANS L'EXPLOITATION DES OUTILS EN UTILISANT LEURS COMPÉTENCES DANS LE DOMAINE. »
François Talbot, service informatique, en charge des projets IA des Hospices Civils de Lyon
Delphine Maucort-Boulch
Médecin de santé publique et professeure en biostatistiques
Hospices Civils de Lyon
« On ne peut pas faire n’importe quoi avec les données médicales sensibles, on ne sait pas comment cela va être géré avec l’IA, il va falloir faire attention. Mais l’Etat nous pousse à sécuriser les données des patients, donc pour l’instant ça va. En ce qui concerne la relation patient-médecin, l’humain fait des erreurs. La science ne peut jamais être exacte, mais est-ce que les patients seront d’accord d’être pris en charge par une IA qui ne se trompera quasiment pas ? Pas sûr, la relation patient-médecin est très importante, le jour où cela viendra ce sera aux patients de gérer cette relation "artificielle". »
« Nous ne sommes qu’à l’aube de cette nouvelle technologie. Certaines aides existent déjà mais cela ira beaucoup plus loin dans les années à venir. Pour l’instant, l’humain a toujours une mainmise sur la machine, peut-être que plus tard on n’aura plus besoin de s’en occuper, tout sera automatisé, je ne sais pas. Cela fascine mais cela effraie énormément, nos internes en médecine hésitent déjà à choisir la spécialité radiologie parce qu’ils pensent que l’IA les remplacera d’ici quelques années, alors que nous n’en savons rien, et honnêtement je pense que l’Homme sera toujours indispensable. »
« Absolument pas, cela n’a rien à voir. Une IRM est soumise à une double facturation, d’une part c’est la caisse d’assurance maladie qui règle le constructeur, et d’autre part, il y a les honoraires du médecin que le patient paye directement, également pris en charge par la sécurité sociale. Les tarifs ne vont jamais changer, ce sont les honoraires du médecin qui compte, pas la machine. »
« Le manque de moyens je ne sais pas, mais le manque de temps c’est certain. L’IA pourrait surtout aider et soulager les professionnels grâce à des logiciels pour gérer certaines tâches qui sont très chronophages. Cela permettra de se recentrer sur d’autres tâches plus importantes où l’humain est indispensable. C’est là que l’IA a toute sa place.
Certaines tâches des secrétaires médicales, par exemple, pourraient être effectuées par la machine parce qu'elle est plus rapide et plus efficace dans certains cas. Cela laissera donc le temps aux secrétaires de faire autre chose et de gagner du temps dans la gestion de données. »
Pensez-vous que l’IA pourra pallier lemanque de moyens dans les hôpitaux ?
« Non, elle ne va pas supprimer de postes. On a toujours besoin de manipulateurs et de radiologues. Cependant, elle va soulager le travail des manipulateurs c’est-à-dire qu’elle va donner de meilleures qualités d’images donc améliorer l’interprétation du radiologue. Cela ne nous permettra pas de nous occuper de plus de patients car nous en avons déjà beaucoup, mais l’IA permettra une meilleure prise en charge pour un meilleur diagnostic. Il n’est pas prévu du tout de remplacer des postes avec cette machine-là. »
Isabelle Petitjean
Responsable du pôle imagerie
Hôpitaux Privés de Metz
Avec Nicolas Rangeard, Responsable adjoint du pôle CELODIM
Hôpitaux Privés de Metz
L'hôpital Robert Schuman de Metz est équipé d'une nouvelle génération d'IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique). Il s'agit de l'IRM Sola, développé par Siemens, un groupe international d’origine allemande spécialisé dans les secteurs de l'énergie, de la santé, de l'industrie et du bâtiment.
2018
Découvrez l'article de Loïc Boussel en cliquant ici.
L'intelligence artificielle est assez récente dans certains domaines. En radiologie, les médecins en parlent sérieusement depuis deux ou trois ans. Peu de produits cliniques sont disponibles pour le moment. Les choses en sont souvent encore au stade de la recherche, mais le potentiel de l'IA reste important dans la pratique quotidienne pour la prise en charge des patients. C'est pourquoi nous avons posé cinq questions à Loïc Boussel, spécialiste de l'imagerie médicale.
DIAGNOSTIC, n.m
Temps de l'acte médical permettant d'identifier la nature et la cause de l'affection dont un patient est atteint.
L'intelligence artificielle est utilisée en majeure partie pour les diagnostics médicaux.
En effet, de nombreux hôpitaux, comme celui de Metz (Robert Schuman) ou de Lyon (Hospices Civils), sont équipés en IA notamment au service de l'imagerie médicale, mais pas seulement.
Face au progrès technologique et aux demandes des médecins, de nombreuses entreprises, de toutes tailles, se lancent dans le milieu de l'intelligence artificielle autour de la santé.